Bon nombre de médecins sont confrontés à des patients souffrant d’un problème d’accoutumance à certains médicaments (psychotropes, opiacés, anti-douleurs…) et se retrouvent très involontairement enfermés dans une spirale de sur-prescription délivrée de façon parfois automatique avec le temps. La congruence à la fois des effets de ces produits et de la personnalité de certains patients explique souvent ce phénomène.
Bien plus, pour certains patients pris dans cette mécanique de dépendance, les demandes en prescription se multiplient, et la pratique consistant à consulter plusieurs médecins et tout autant de pharmaciens, sans avertir ceux-ci, rend la prise en charge presque impossible. Les « stratégies » utilisées par les patients sont diverses : déclarer que le médecin traitant est en vacances, qu’ils ont égaré leur ordonnance, qu’ils ont jeté par inadvertance leurs comprimés à la poubelle ou qu’ils ont oublié leurs médicaments dans leur seconde résidence ou chez leurs parents...
C'est pour aider ces médecins, souvent démunis, que les Commissions médicales francophones, dont la Commission médicale du Brabant d’expression française, profitant de l’expérience acquise par la Commission médicale provinciale de Liège depuis plus de 20 ans, avait proposé un formulaire d'auto-déclaration ici présenté.
Les Commissions médicales ayant été dissoutes, la Commission fédérale de contrôle a pris le relais.
Par ce formulaire, le patient s’engage, dans le cadre du contrat thérapeutique, à consulter un seul médecin et à fréquenter une seule officine.
Il a l'avantage de servir de "tiers" entre le médecin et le patient, permettant de poser un cadre souvent déficient dans ces mécanismes, favorisant une confiance basée aussi sur un écrit.
Pratiquement, quand la Commission fédérale de contrôle reçoit l’auto-déclaration, elle adresse un courrier au patient, avec copie au médecin et au pharmacien choisis par le patient. Le patient est libre de changer de médecin et ou de pharmacien. Quand la Commission reçoit une nouvelle auto-déclaration pour un même patient, elle accuse réception de ce nouveau choix et informe les « anciens » praticiens du fait que « leur » patient a décidé de confier son traitement à un autre professionnel de la santé.
La Commission fédérale de contrôle est convaincue que l’utilisation de ce formulaire permet, s’il est largement utilisé par l’ensemble des médecins consultés, de réduire le shopping médical et pharmaceutique.