L’extension et l’application des vaccinations est l’un des dix défis désignés comme prioritaires par L’OMS pour l’année 2019.
Le nombre croissant de cas de rougeole dans notre pays, ces dernières années, est un indicateur inquiétant : il témoigne du relâchement de certains médecins et de la méfiance grandissante dans la population à l’égard de la vaccination.
La vaccination est une mesure de médecine préventive : elle déclenche des mécanismes d’immunisation active contre des virus et des bactéries qui mettent la santé ou la vie en danger. Comme le réservoir de ces maladies est humain (excepté pour le tétanos), la vaccination sert à la protection individuelle et collective.
Le système de défense immunitaire est immature à la naissance. Le nourrisson est protégé partiellement contre certaines maladies grâce aux anticorps qui, à travers le placenta, lui ont été transmis par sa mère pendant la vie intra-utérine.
Le système de défense immunitaire n’arrive à maturité qu’à partir de la troisième année de vie, raison pour laquelle certaines maladies infectieuses sont particulièrement dangereuses chez les enfants en bas âge. Ce sont les enfants en-dessous de 5 ans, et surtout en-dessous de 2 ans, qui sont les plus à risque.
Pour favoriser la compliance à l’égard du programme des vaccinations, les firmes pharmaceutiques conçoivent des vaccins polyvalents (Hexavalent, tétravalent, RRO…). Cela procure un avantage non négligeable : diminution du nombre d’injections. De plus, la combinaison des vaccins dans l’Hexavalent renforce l’efficacité de certains d’entre eux !
Les vaccins actuels sont plus nombreux. Certains d’entre eux sont nettement moins réactogènes que par le passé. S’ils n’entraînent que peu d’effets secondaires indésirables, ils sont, en revanche, moins immunogènes et nécessitent plus de rappels.
Actuellement, les personnes « anti-vaccins » mettent surtout en cause les adjuvants présents dans les vaccins, en particulier l’hydroxyde d’aluminium. Ils les rendent responsables de toute une série de pathologies. Sur le plan de la santé publique, aucune étude scientifique rigoureuse n’est venue alimenter ces affirmations. Il faut savoir que les adjuvants sont indispensables à la stimulation de l’immunité et à l’installation d’une mémoire immunitaire (immunité de longue durée).
Le programme des vaccinations préconisées par l’OMS s’étoffe au fil des ans. Il comprend la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l’hépatite B, l’haemophilus influenzae b, des sérotypes de rotavirus, des sérotypes de polysaccharides capsulaires de streptocoques pneumoniae (pneumocoques), la rougeole, la rubéole et les oreillons, la varicelle, le méningocoque C, l’hépatite A, le méningocoque B, la grippe (virus influenza), les principaux sérotypes de papillomavirus responsables de cancer.
Le calendrier des vaccinations est établi en fonction des risques inhérents à chaque maladie et du pouvoir immunogène de chaque vaccin. Pour la coqueluche, par exemple, la primo vaccination doit être commencée à 2 mois ; elle nécessite l’administration de trois doses à un mois d’intervalle.
Il est dommage qu’il n’y ait pas encore de consensus dans l’Union européenne pour adopter un calendrier unique des vaccinations.
Pour Bruxelles et la Wallonie, le calendrier des vaccinations recommandées est établi par la Fédération Wallonie Bruxelles (FWB). L’application du programme des vaccinations est gérée par l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance).
Au moment d’inscrire leur enfant dans un milieu d’accueil sous contrôle médical de l’ONE, le (les) parent(s) signe(nt) un document dans lequel il(s) s’engage(nt) à ce que celui-ci soit vacciné conformément à ce qui est indiqué dans le programme recommandé par la FWB.
Sont obligatoires, les vaccinations qui protègent contre les maladies transmissibles que sont la poliomyélite, la coqueluche, la diphtérie, l’haemophilus influenzae b, la rougeole, la rubéole et les oreillons ».
L’Ordre des médecins met en garde les médecins, qui, pour éviter d’appliquer le programme des vaccinations, invoqueraient des arguments fallacieux, tenteraient de provoquer le doute chez les parents, ou iraient jusqu’à faire des faux en écriture dans les carnets de santé.
L’Ordre des médecins est bien décidé à prendre les mesures qui s’imposent à l’égard des médecins qui se révéleraient coupables de telles pratiques mettant en danger la santé et la vie des enfants.
Texte rédigé par le Docteur D. DOURDINE-MAK
Membre du Conseil